mercredi 17 décembre 2008

"Les Caprices de Marianne"



Art Images Compagnie présente:

Alfred de Musset
(Ceci est une adaptation des deux versions de la pièce :
l’originale de 1833 et celle de 1851 par la Comédie Française avec des modifications imposées par la Censure)

Adaptation et Mise en scène : Armand Giordani /
Musique : Mandy Loup sur un thème de Richard Long /
Chansons : Chansons Napolitaines Traditionnelles et chanson tirée de « Andréa del Sarto » de Musset/
Maquillages et coiffures : Delphine Boyer /
Costumes : Suzan Tokgoz, Eliane Quittard, Angèle Leone /
Régie son et lumières : Laurent Lissart
Photos : Philippe Gargon

Julie Dachicourt: Marianne
Olivier Cesaro: Le Juge Claudio
Armand Giordani: Octave
Arnaud Agnel: Coelio
Ghislain Quesnel: Tibia
Cécile Petit: La Ciuta
Kelly Martins: Hermia et Rosalinde
Bernard Massoni: Malvolio, Leonard de Vinci, un comédien & un aveugle
Eric Mouradian: Un tavernier, un comédien, un assassin, un aveugle
Grégory Picard: Arlequin, un domestique, un aveugle, un moine & Un assassin
Et les Calèches DUBOIS



Petite note du metteur en scène

Musset place son intrigue au temps de François 1er (1494-1547) à Naples sous la domination Catalane et Espagnole (1443 à 1707). On peut, d’ailleurs, s’amuser à imaginer que le Juge Claudio représente la pression de l’envahisseur et Octave ce vent de liberté que les Napolitains ont réussi à obtenir lors de l’épisode très bref de la République napolitaine en 1647. Il nous transporte aussi dans un temps où la religion dominait tout.
Les f
emmes éduquées de manière très stricte par leurs parents étaient mariées très jeunes à de vieux barbons et leur distraction principale était le chemin de l’église ou de la maison…
En contre partie, nous sommes dans une région
de l’Italie où la pratique de la Sorcellerie était encore en plein essor. Des sorcières, aidées de leur Cimaruta se ballotant sur leur poitrine, avaient, dit-on, la possibilité d’agir sur le temps, sur les hommes et sur leurs passions.
Une autre engeance était montrée du doigt comme étant une sorte de Sorcière malé
fique qui détourne les hommes de leur chemin et leur droiture : la prostituée ! Elles étaient nombreuses et de graves maladies vénériennes vidaient les rues des principales cités de l’Italie. Elles étaient la peinture vivante de la mort sur deux jambes.
La religion
, les croyances « impies », et la prostitution… Tels étaient les reflets que les femmes voyaient en se plongeant dans un miroir.
Cependant, nous sommes en pleine re
naissance Italienne et de grands changements sont en train de se produire dans l’image de la femme. Et cette évolution, ou révolution, est perceptible dans le comportement de Marianne au fil de l’intrigue. Ce bouleversement n’a pas échappé au génie de ce siècle, grand ami de François 1er, j’ai nommé Leonardo Da Vinci.
Je doute qu’il
soit jamais passé par Naples, mais cette rencontre improbable entre les héros de Musset et l’artiste/inventeur/ingénieur est un clin d’œil à la passion qu’il avait pour la liberté de penser, d’imaginer, d’inventer. Il donne des ailes au papillon, il modèle le romantique avant l’heure, il attrape au passage des visages, des silhouettes. Le visage de Claudio, masque modelé de main de Maître par Delphine Boyer, s'inspire d'un visage de vieillard croqué par le génie de la Renaissance.
Cette intrusion est un petit hommage aussi à une autre pièce de Musset intitulée « Andréa Del Sarto » autre peintre Italien de François 1er. Vous entendrez d’ailleurs une chanson tirée de cette œuvre.
La chanson, la sérénade… Outil indispensable qui b
étonne l’implication historique et géographique de l’histoire. Les chansons d’amour traditionnelles Napolitaines sont d’une beauté et d’une profondeur digne de l’auteur de « Lorenzaccio »… Elles semblent avoir été écrites et composées pour cette pièce de théâtre…
Le théâtre… On ne peut passer à côté de la forme théâtrale la plus connue « La Commedia del Arte » apparue en 1528 sans la mettre, juste un temps, en valeur… Car elle pourrait raconter la même histoire que celle de Marianne en finissant par des coups de batte.
Le Théâtre dans le théâtre…

C’est le lien qui permet de faire la transition avec le maître du Théâtre Anglais…En effet, il y a du Shakespeare dans cette pièce! Pas seulement par le choix de certains noms comme Malvolio (Roméo et Juliette), ou Claudio (Claudi
us dans Hamlet)…etc. Mais aussi par l’inspiration qu’il a su susciter chez les auteurs romantiques du XIXème siècle! On passe facilement de la farce à la comédie fine et chatoyante, du souvenir dramatique à la tragédie inéluctable. Et tout cela sous fond de Renaissance Italienne, guitare, masque et Carnaval. Rien d'étonnant à cela, car nous savons que l'homme se fourvoie facilement dans une allégresse forcée et extravagante quand il est triste et désoeuvré! Et là, présentement, nous sommes dans du Musset pur et dur! Dédoublement de la personnalité;
Romantique le jour, Dandy le soir, Musset cherche l'amour magnifique et absolu! Il est les deux facettes de la même pièce de monnaie représentées par Octave et Coelio; l'un est l'image même de l'amour furtif et aventureux, l'autre l'Amour idéal et féodal! Entre ces deux -là, une Marianne frigide, coincée entre son éducation catholique presque fanatique et son mariage au juge Claudio, barbon jaloux, corruptible et couard. Ce dernier représente "La Justice" dont la particularité est de ne jamais se séparer de son âme damnée Tibia.
On s’amuse beaucoup des réparties entre ces deux spécimens-là,mais aussi des joutes verbales entre Claudio et Octave, homme actif s'il en est. Marianne voit en Octave une fenêtre ouverte sur la vie, aveugle à l'Amour puissant et sincère mais sans doute trop idéalisé que lui voue Coelio; par sa façon d'être, ses exigences, il ressemble peut-être trop à ce qu'elle cherche à fuir.... Mais, en vouloir trop, l'on n’a rien....Entre sons de cloches, d'épées et d'instruments musicaux, Musset nous offre une pièce légère et profonde, ornée de moments forts ou drolatiques,de scènes dont les mots sonnent encore à nos oreilles : "Vous êtes comme les roses du Bengale, Marianne, sans épine et sans parfum"



Ce qu'en pense le public:

"Bravo pour votre 1ère représentation des Caprices de Marianne ce samedi 19 juillet au théâtre de Nature d'Allauch.

Je ne connaissais pas cette pièce de Musset ; je l'ai découverte avec intérêt ; le texte, votre mise en scène, le jeu des acteurs, les costumes, la calèche tirée par les magnifiques chevaux frisons, la projection des tableaux/vidéos, l'incursion de Léonard de Vinci avec quelques unes de ses inventions, la précision des détails..., tout ce qui caractérise votre travail, que j'ai déjà pu apprécier notamment dans "Piège pour un homme seul", le magnifique "Cyrano" que j'ai vu plusieurs fois, "Marie Tudor", "C'thulu" (je ne sais plus l'écrire) et d'autres encore ....
Bref j'ai été "emballée".
Continuez, vous et votre troupe, à nous "régaler" !

Encore Bravo ! "
Chantal R



Cher Monsieur Giordani,

"Ce fut hier soir une représentation flamboyante, que vous nous avez tous offerte au théâtre de Nature : en effet, vous n'aviez pas le vent en contre comme pour Cyrano, ainsi que vous nous l'avez fait remarquer avec l'humour qui vous caractérise - car nous commençons à vous connaître ! - humour qui n'a d'égal que votre modestie, celle qui est la marque des grands.
Quelle bonne idée, quelle magie que ces chansons napolitaines, et ces costumes de la comedia dell'arte, qui nous ont replongé dans une époque tout aussi bariolée, fantasque, que Musset lui-même, qui reste comme Shakespeare à mes yeux, un auteur à part dans le monde du théâtre, aurait approuvé avec la fougue que nous lui connaissons !
Marianne avait le ton juste, et Claudio nous faisait vaguement penser à pas mal de nos hommes politiques dont la Justice n'est que celle des prétoires mais qui s'autorisent à braver celle de Dieu, sans complexes : ah la conséquence de nos actes... Car les Caprices sont une pièce sur la conséquence de nos actes, avant tout, actes légers qui créent un drame, actes inconsidérés, et vous étiez vous même, un Octave dépassé par cette promesse faite à Coelio, par pure amitié...un Octave tout en finesse, en drôlerie, et qui finit par se hisser à la hauteur d'âme de son ami, pour transcender sa peine...
De quelle énergie débordante êtes-vous fait ? C'est ce qui a le plus impressionné des amies amenées là par mes soins, car votre Cyrano m'avait littéralement transportée... Où ça ? mais dans les vastes étendues galactiques, là où siègent maintenant les âmes de Musset et des grands maîtres qui voient depuis le Ciel, la tradition saltimbanque se perpétuer...
Vous êtes digne d'un acteur du Français, et il faut perséverer, pour une fois où l'on voit une mise en scène qui ne soit pas transposée dans une époque autre, en costumes de ville, cela mérite d'être cité !
Dans Cyrano, vous étiez impérial. Il faut continuer à le jouer, et j'irai peut-être à Sanary le revoir, car bien que joué dans sa totalité, je n'ai pas vu passer le temps...
C'est cela le théâtre, lorsqu'il est de qualité : le temps est suspendu, et les heures propices ! lol
Oui, continuez de suspendre le cours du temps, pour nous autres, qui n'avons que le plaisir de votre travail, que l'exigence de notre ignorance, que le regret de notre absence de talent, que la nostalgie de nos cours de lycées, lorsque Musset entra, un beau jour, avec Fantasio dans ma vie, à 17 ans, après les pensées de Pascal énoncées avec peine par notre prof, j'eus soudain le sentiment d'une bouffée d'air frais, qui déboulait dans ce vieux cloître qu'était alors mon établissement ! Musset m'a sauvée d'une mort cérébrale certaine ! lol
Je suis également d'accord sur le fait que André del Sarto, qui n'est pas considérée comme oeuvre majeure, est pourtant une pièce pleine de tout ce que fut Musset : il y a mis beaucoup de lui-même, c'est presque une confession à propos de ses amours, de ses échecs, d'un génie épuisé trop vite par ses excès... mais l'aimerions-nous autant si cela n'était ?
Par votre vivace intelligence et votre parfaite connaissance de son intime univers, vous avez su rendre toute la magie, toute la modernité de son oeuvre, car il demeure l'auteur le plus aimé des jeunes filles en fleurs, et de celles qui ont pris quelques rides..
Et ça, hier soir, c'était là !
Merci, mille mercis à vous, pour cela.
Je vous souhaite de rester jeune, très longtemps...Et surtout : revenez-nous vite !"
Chantal G


"Les jeux de l'amour sont parfois dangereux et la comédie tourne parfois au drame !
Finalement Musset est un auteur intemporel, et la Compagnie Art Images a su une fois encore sous l'écriture fluide et poétique de l'auteur nous émouvoir, avec une mise en scène qui a su s'intégrer dans les décors naturels du sublime village de Cairanne.
Le Naples romantique où se déroule l'éternel jeu de l'amour et de la mort était omni-présent, tant par la troupe de jeunes et talentueux comédiens maîtrisant plus que jamais leurs rôles et sachant faire passer une vérité émotionnelle où l'amour ne peut sortir vainqueur, que par les jeux de lumière et d'ambiance carnavalesque qui donnaient encore un peu plus de résonance à ce drame shakespearien.
Chapeau bas, Messieurs, Mesdames, et Milles mercis pour cette interprétation magistrale !"
Dominique

"Cyrano de Bergerac"

Art Images Compagnie présente :

Edmond Rostand
Mise en scène : Armand Giordani
Musique : Richard Long
Musique additionnelle et chansons : Jean-Marc Genet, Stéphane Cochini et Serge Ponzio
Chorégraphies : Jean-Marc Genet
Maquillages et coiffures : Delphine Boyer
Costumes : Suzan Tokgoz, Irène Césaro, Eric Hernandez, Yvette Séférian, Eliane Quittard, Angèle Leone Régie son et lumières : Laurent Lissart
Photos : Dick Kevork et Laurent Lissart

Avec:
Armand Giordani : Cyrano de Bergerac
Cécile Petit : Roxane
Laurent Mesrine : Christian de Neuvillette
Eric Mouradian : Le Bret
Bernard Massoni : De Guiche
Christian Gilly : Ragueneau
Julie Dachicourt : Lise, la duègne, un cadet et Sœur Marthe
Fabrice Letertre : Carbon et Lignières
Ghislain Quesnel : Valvert, Cadet & autres
Elsa Chovelon ou Camille Ducellier : L’ivrogne, Cadet & autres
Arnaud Agnel : Cuigy , Cadet & autres
Thomas Gimie : Brissaille, Cadet & autres
Jean-Marc Genet : 1er Marquis, Cadet et autres
Serge Ponzio : 2ème Marquis, Cadet et autres
Stéphane Cochini : Le Fâcheux, Cadet et autres à la guitare
Christophe Olivero : D’Artagnan, Cadet et autres



Petite note du metteur en scène

Cyrano de Bergerac… Le titre seul fait peur non seulement par le contenu, riche, foisonnant, tonitruant, mais aussi par l’aspect héréditaire, par l’image collée sur les parois de notre mémoire ! Chacun de nous, à un moment de notre existence a été troublé, remué, excité voire transporté par l’interprétation du rôle titre ; Bernard Noël, Pierre Dux, Jean Piat, Jean Marais, Jacques Weber et plus sûrement Daniel Sorano ont fait sonner, au théâtre, dans nos oreilles et dans notre cœur, les vers sublimes de Rostand. Par son vécu, « Cyrano » est le meilleur des rêves mais aussi le pire des cauchemars. La question est : Comment être le personnage et ne pas copier nos anciens ? La réponse est en nous ; l’influence est nécessaire mais en aucun cas le plagiat… Et pour éviter cet écueil, notre propre personnalité nous guide dans nos choix ; certes le personnage doit être présent et ne ressembler à aucun autre, mais la façon d’agir et de parler nous incombent à nous comédiens. Nous nous devons à un travail de recherches à la fois Historiques mais aussi comportementales. Nous ne vivions pas au XVIIème siècle comme l’on vit de nos jours. Personnellement, je demande aux comédiens, et c’est un travail ardu, de parler le texte et non pas de se laisser porter par le chant du vers qui pourrait être notre chant du Cygne… Donc, nous allons adapter notre voix (ou plutôt nos voix) au personnage mais nous allons réapprendre à marcher, à s’asseoir, à vivre selon les codes de ce siècle là.

Il me paraît important que nous paraissions les plus naturels du monde tout en composant des personnages qui ne nous sont pas proches voir même opposés. Le XVIIème siècle est une période artistique prospère alliant rigueur, droiture, netteté et émotion, fragilité, humour ; comme chez Molière, afin de trouver une vérité dans le phrasé, les mots sont envoyés, sans agressivité, comme des flèches, ou plus précisément comme des épées fendant l’air en estoc… Les assauts sont nombreux, et comme chez Shakespeare, Rostand utilise à la fois les duels de mots et les joutes d’épées. Comme lui, il situe une des plus belles déclarations d’amour du bas d’un balcon vers le firmament ; les ténèbres au pied de la Clarté, la nuit amoureuse du jour, la lune illuminée par le soleil …L’ensemble des corps éclipse les différences…

De plus, et pour clore ce comparatif, comme le Maître du Théâtre Anglais, Rostand rend hommage à son art, en mettant le théâtre dans le théâtre, le jeu se moquant du surjeu…

Ce qui me permet de faire cette transition : la pièce a été jouée en 1897 mais elle se situe en 1640, sous Richelieu, Louis XIII, petits marquis et autres fâcheux… Ce choix n’est absolument pas fortuit. C’est le temps des héros, des gens qui partaient vers des croisades imaginaires en psalmodiant le nom de leur chef avec respect et amour ; Henri IV a marqué les cerveaux de ces jeunes gascons conquérant Paris de leur esprit libertin, afin d’y trouver Batailles rangées et Amours désordonnées. Mais tous ces « Ulysses » , ces voyageurs ailés transportés par la frénétique envie de vivre aux sons des cloches de leur rapière, ont trouvé leurs « Homère », poètes perdurant leurs actions d’éclat, et chantant les louanges de leur courage ; ce sont les auteurs du XIXème siècle.

« En ce temps là », comme dirait Brecht, les romans de cape et d’épée faisaient fureur ; « Les Trois Mousquetaires » de Dumas père, « Le Bossu » de Paul Féval, « Le capitaine Fracasse » de Gauthier, « Quentin Duward » de Walter Scott (et tant d’autres encore), sont les prémices de cet admirable chef d’œuvre signé Edmond Rostand. Nous y retrouvons par ailleurs D’Artagnan, dans une apparition au premier acte (hommage non déguisé au Maître Dumas). Mais, tous ces Romans et pièces d’aventures chevaleresques ont été influencés de manière incontournable par Cervantès et son « Don Quichotte » : pour preuve de cela, tous ces rapprochements décrits par Dumas pour son « D’Artagnan », Féval pour son « Lagardère » et enfin Rostand pour son Cyrano.

Il est indéniable que l’héroïsme aveugle relie tous ces protagonistes en quête de nouvelles sensations fortes face aux dangers.

(Pour la petite histoire, il est amusant de dire que Paul Féval fils a écrit des suites aux aventures de Cyrano sous le titre : « Cyrano et D’Artagnan »)

Cyrano fait partie de ces moments dédiés à l’homme, où l’on retrouve avec panache, les différentes sensations humaines : l’Amour, l’Humour, la Liberté de penser, la Jalousie, la Fierté, la Camaraderie, la Tolérance, l’Intolérance, la Poésie, la Musique, l’Héroïsme, la Lâcheté, la Sottise, l’Intelligence… Bref ! Tout ce qui constitue les qualités et les défauts des Sociétés dites civilisées.

Cyrano au début de la pièce est jeune (pas plus de vingt ans), impétueux, cassant…Il n’aime pas les compromis. Héros dans le cœur, poète dans l’esprit, il représente l’espoir d’une vérité, d’un combat contre l’ignorance, la cupidité et le mauvais goût. Même si parfois Cyrano en fait un peu trop en esprit bravache, il n’en faut accuser que la spontanéité de sa jeunesse et la vivacité de son esprit toujours en marche. Le manque d’acceptation de soi le pousse dans des retranchements qui le rendent orgueilleux, vaniteux et sans nul doute suicidaire…Mais il est encore un cadet et la vie s’ouvre à lui… Ses actes le personnifient mieux que sa propre ombre et rendent invisible, à ceux qui l’aiment ou l’idolâtrent, le milieu de son visage… Et ce regard candide que posent sur lui «l’enfant ou le frère d’arme » lui fait oublier sa différence (le vrai Cyrano avait une balafre, s’est réellement battu contre cent hommes et était un vrai libertin, dans le sens du 17ème siècle, c’est à dire « ma pensée n’habite que mon esprit et non le domaine des dieux»)

Il en est de même pour Roxane ; jeune précieuse (Et non Romantique) de dix-huit vingt ans, vivant dans un monde totalement à part, basé sur l’artifice et la carte du Tendre. Elle regarde les êtres et les choses avec cette froideur bien connue des précieuses de Salon. Blonde comme les blés, frimousse adorable, taille fine, coquette, elle représente la beauté extérieure ; toutefois, dans son âme, il y a très peu de place pour les choses essentielles de la vie. Elle base son amour sur la beauté du mot allié à la beauté du visage. Elle est le contraire de Cyrano, qui, ayant un visage déformé par le fameux cartilage osseux, a développé un cœur pur et sincère. Mais tout comme Cyrano, Roxane va évoluer, découvrir des pensées et des actes dont elle n’avait absolument pas conscience, grâce à l’Amour que lui portent deux jeunes hommes. L’un est laid, nous le connaissons déjà, et l’autre est beau comme l’astre du jour. Christian n’est pas le pâle jeune premier tel que l’on a l’habitude de montrer…Il est courageux, fidèle en amour et en amitié, sincère, attaquant, mais pleutre lorsqu’il s’agit de parler aux femmes. Est-ce pour cela que nous devons le mettre au rang des faire-valoir ? Tout comme Le Bret, l’ami intime de Cyrano (ils se connaissent depuis l’enfance), ou Ragueneau (Pâtissier poète connu et reconnu pour sa bonté, son courage et …. Ses choux) ou enfin De Guiche, le soi-disant « méchant » de la pièce ? Il n’est pas plus « méchant » que vous et moi, mais il « aime » et jalouse au point de commettre des actes qui paraissent assez odieux, mais qui ne poussent pas les autres protagonistes à le haïr outre mesure.

De sorte que Lignière, les Sœurs du couvent, les Cadets de Gascogne, et tout ce petit monde qui gravite comme des satellites autour des héros, ne sont pas là pour faire « joli », mais plutôt pour renforcer et épanouir chaque acte, chaque sentiment, chaque mot de l’auteur et de ses représentants.





Articles de presse:

Sanary sur Mer

Un pic, un cap, une péninsule de belles soirées.

Le grand classique d'Edmond Rostand a conquis le public mardi soir.
Cela commençait mardi soir avec "la compagnie Art Images" qui donnait le célébrissime Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand. Malgré ses 110 ans, la pièce est toujours aussi drôle et émouvante. Plus de 1000 personnes ont assisté à la représentation...

Le Var Matin Jeudi 21 Août 2008

SAINT AGRÈVE

Superbe Cyrano


Sur une mise en scène de Armand Giordani qui tenait aussi le rôle de Cyrano, les spectateurs ne virent pas passer les trois heures du spectacle. Roxane, Christian et l'ensemble de sa troupe composée de 16 comédiennes et comédiens se dépensent sans compter dans les déplacements, les danses, chants ou combats à l'épée. Le public leur réserva une standing ovation.

Le Dauphiné Ardèche


BARCELONNETTE

Beau succès pour Cyrano!
Mardi 21 heures, Barcelonnette, les spectateurs, toutes générations confondues, sont venus nombreux
auThéâtre El Zocalo...Somptueux costumes d'époque, décor magnifique, jeux de rôles irréprochables:
tous les ingérdients étaient réunis pour passer une belle soirée Duels, combats, chants, danses et tourbillons
de joies, de tendresse et de fougue ont ravi le public
Dauphiné du 27/03/08


CAIRANNE

Théâtre : un fantastique "Cyrano de Bergerac"

...Le public a pu découvrir un fameux Cyrano en la personne de Armand Giordani, également extraordinaire metteur en scène, qui rappelait les prestations de grands comédiens comme Jean Piat ou Daniel Sorano. ...Dimanche soir, la troupe "Art Images Compagnie" de Marseille, avec ses 16 comédiens,
a fait vivre à son auditoire un vrai moment de bonheur,... avec une incroyable intensité grâce à une superbe Roxane et un magnifique Cyrano, tenant tout le monde en haleine pendant près de deux heures et demie.... cettereprésentation d'un réalisme, d'une vérité et d'un talent indéniables de la part de tous.
les comédiens. Le Dauphiné Libéré 18 Juillet 2007

ARLEMPDES THÉÂTRALES DU VELAY

Cyrano de Bergerac à Arlempdes : un roc sur le pic

... pris dans un tel spectacle, on oublie bien vite la température extérieure.
Duels, combats, chants, danses Le Cyrano de Bergerac version Art images compagnie est un spectacle total,
joué par une bonne quinzaine d'acteurs pas avares de cascades. Le metteur en scène et acteur Armand
Giordani... interprète un Cyrano très nature, plein de vie et d'éloquence.
les cadets de Gascogne ont trouvé un décor naturel et un terrain de jeu qui favorisait leur expression.
Les comédiens ont occupé tout l'espace de la cour du château, surgissant de derrière les spectateurs ainsi
plongés au coeur d'une action qui ne se limitait pas à la scène.
Dans la pénombre, sous le ballet des chauves-souris, le bruit des épées, les mouvements de capes,
la vibration des pas et le son du canon n'en sont que plus impressionnants.
Christophe Teyssier
Le Progrès - Lyon
Haute-Loire, dimanche, 22 juillet 2007, p. 27

C'est un Cap, c'est une péninsule
La 13ème édition des Théâtrales a débuté vendredi avec un remarquable "Cyrano de Bergerac".... Un Cyrano dans la plus pure tradition. Une performance d'acteur avec un rôle titre omniprésent sur la scène et une vingtaine de comédiens qui investissent l'espace à merveille... Une comédie enlevée, pleine de fougue et de dynamisme. On joue de l'épée, on boit, on chante, on aime.... Et puis il y a l'éloquence de ce Cyrano et ses mimiques qui collent à merveille à ce personnage truculent s'il en est. Un grand moment de théâtre qui a été servi.
L'Eveil de la Haute Loire. Dimanche 22 Juillet 2007 page 7